Roxann Dilinger

Séléné venait de partir de chez elle, ayant laissé en plan son frère à peine découvert, l'enfant qu'elle considérait comme sa soeur et l'homme qu'elle aimait plus que tout au monde.
Et c'était parcequ'elle les aimait qu'elle allait faire cela.
Les larmes roulaient sur ses joues mates, plus que jamais. Dague au poing, elle montait au somet de la plus haute des montagnes.
Enfin, elle ariva en haut. Pour être sûré de mourir, elle enleva le haut de son costume de cuir et s'entailla profondément le dos, à l'endrot même de sa blessure précédente. Le sang coula, comme la première fois ...
Le vent la giflait.
La pluie la cinglait.
Le froid entrait en elle, pernicieux.
Le vent tentait de la faire tomber à genoux.
La pluie tentait de lui couper le souffle.
Ses cheveux tentaient de l’aveugler.
Son corps entier tentait de se dérober.
Mais son âme était ferme.
Elle était désespérée.
Son destin, sa vie, lui échappait.
Et leur sens était introuvable.
Alors pourquoi vivre quand on abandonne ou que l’on donne la mort sur son passage ?
Pour elle, il n’y avait plus aucune raison.
Sa décision était prise.
Elle prit la seule échappatoire qui lui restait.
La mort.
Et cette fois, il n’y aurait aucun réflexe pour la sauver.
Et cette fois, il n'y aurait aucun homme en bas pour la rattraper.
Alors, elle sauta
Son corps fut fouetté par le vent.
Elle aimait cette sensation.
Cette impression d’envol.
Sentir le vent dans ses cheveux, la pluie sur son visage.
Le vide.
La chute était longue.
Mais il ne restait plus beaucoup de temps.
Et enfin.
Le choc.

****

Angel venait de couper un arbre au sabre. Tout à coup, il vit un corps qui chutait du haut de la montagne.
Peau mate. Dos en sang. Cheveux blancs et long. Une femme. Apparemment très belle.
Il ne put s'empêcher de s'approcher, mu par une attirance morbide.
Il rengaina son sabre.
Il s'avança vers le corps inerte.
Effectivement, la fille était magnifique. Un visage si fin, si doux. Des lèvres parfaites, rouges comme une rose en pleine floraison. Des cheveux blancs qui formaient un soleil autour d'elle.
Des cheveux blancs poissés de sang.
Car elle étaiy grièvement blessée au dos. Son sang abreuvait la terre aride, déjà mouillée de pluie.
Les larmes coulèrent sur le visage d'Angel.
Il l'avait retrouvée. Mais c'était trop tard.
Elle était morte. Elle s'était tuée.
L'enfant qui dansait en robe blanche, si innocente, si beklle, si heureuse, l'enfant dont il avait exterminé le fr(ère, et volé la famile, pris une vie heureuse s'était suicidée.
Il lui sembla entendre un pouls, très faible. Mais c'était juste une illusion, à peine une sensation, comme une bulle de savon. Il ferma les yeux. Désespéré.
Puis des pas s'approchèrent.
Angel disparut.

****

Lessien était venue chercher des herbes pour faire des onguents qu'elle avait trouvé dans iun vieux bouquin. Elle avait bien envie d'essayer.
Bref, elle fouinait dans les montagnes. Et elle ariva près d'une grande montagne.
Un corps était en bas. Inerte. Désarticulé. Et une ombre noire qui s'enfuyait.
Inquiète, mue par un mauvais pressentiement, elle s'approcha rapidement.
Les longs cheveux blancs poissés de sang formaient un soleil autour du corps. La terre, mouillée par la pluie était rougie de sang. Le visage paraissait paisible. Aucun mouvement n'animait la poitrine.
Lessien la reconnut imédiatement.

- Séléné !

* Oh , mon Dieu ... Séléné. Elle s'est ... Ou alors c'est ... Quelle horreur ! *

Sans plus réfléchir, Lessien lacha son panier, repoussa ses cheveux trempés et tenta de soulever Séléné, qui malgré sa légèreté était un poids mort. L'air les emporta toutes les deux vers chez Lessien.